Les grandes figures du management, de Marc Mousli

Publié le par Pierre Vinard

 

Les grandes figures du management

Les grandes figures du management de Marc Mousli

Éditions Alternatives économiques – Les Petits matins

ISBN 978 2 915 87977 – 3, Prix 13 euros – 203 pages

 

Les lecteurs réguliers du mensuel « Alternatives économiques » retrouveront avec plaisir ces portraits de théoriciens et de praticiens du management rassemblés en un seul volume. Les autres découvriront avec intérêt l’écriture alerte de l’auteur qui décrit quelques une des grandes figures du management avec humour et profondeur, mêlant anecdotes, contexte historique et concepts. De Luca Pacioli, le père de la comptabilité, à Peter Drucker, « l’inventeur du management moderne », la plupart des auteurs importants du management sont cités, avec quelques réhabilitations posthumes comme celle d’Alfred Sloan – ancien patron de la General Motors -, de Mary Parker Follett, ou plus près de nous d’Auguste Detoeuf, fondateur du groupe Alsthom et auteur des inépuisables « Propos d’O.L. Barenton,  confiseur ». À travers ces bibliographies, on voit la genèse et le développement d’une science humaine encore jeune, et qui trouve sa légitimité dans l’alternance entre la pratique et la théorie, l’action et la réflexion. C’est la raison pour laquelle beaucoup de ces penseurs ont été aussi des chefs d’entreprises ou des conseillers écoutés, pour le meilleur comme pour le moins bon… Car il n’est pas sûr que les préconisations d’un Fayol, d’un Taylor, d’un Ford ou plus près de nous d’un Taiichi Ohno aient rendu l’homme au travail plus heureux, même si elles ont permis un extraordinaire bond de la productivité. En revanche la plume de Marc Mousli paraît plus empathique lorsqu’elle décrit des penseurs humanistes comme Mary Parker Follett, Elton Mayo ou Auguste Detoeuf, ou encore comme les penseurs de complexité humaine que sont Michel Crozier, Herbert Simon et James March, ou encore Chris Argyris. Petit reproche : l’absence de deux dames importantes du management, Edith Penrose et Joan Woodward, et de théoriciens plus récents, comme Nelson et Winter, pères de la théorie évolutionniste de l’entreprise, ou encore de Powell et DiMaggio, hérauts de la théorie institutionnaliste. Mais cela sera sans doute l’objet d’un prochain ouvrage que le lecteur attendra avec impatience.

 

                                                                                                                       Pierre VINARD

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