Sommes-nous des paresseux ? par Guillaume Duval

Publié le par Pierre Vinard

Sommes-nous des paresseux ? par Guillaume Duval

Éditions du Seuil , ISBN 978.2.02.095906.3, Prix 15 euros

 

Les habitués du mensuel « Alternatives économiques » connaissent bien son rédacteur en chef, Guillaume Duval, et ses chroniques. Ils retrouveront dans cet ouvrage la plume incisive et souvent iconoclaste de l’économiste. En trente chapitres – et autant de questions sur la France et les Français– Guillaume Duval cherche à balayer un certain nombre d’idées reçues et à éclairer ses lecteurs sur la situation réelle de notre pays. Ainsi – et c’est le titre de l’ouvrage – se demande-t-il si les Français travaillent réellement moins que les autres Européens. Ou bien si le pouvoir d’achat a progressé au cours de ces dernières années (question d’actualité s’il en est !) ou si les salariés en France sont trop bien payés. Les problématiques sociologiques n’échappent pas à la curiosité de Guillaume Duval puisqu’il étudie les effets de l’école sur les inégalités sociales, ou bien l’attitude des Français vis-à-vis de la famille ou de l’identité nationale. Pour conclure par une interrogation sur l’affirmation des « déclinistes » de tous poils : « la France est-elle condamnée au déclin ? ». La réponse est nuancée : la montée des pays émergents – bien plus peuplés que nous – entraînera inéluctablement une rétrogradation de la France dans le palmarès des Nations. Nonobstant notre amour-propre, cela ne voudra pas forcément dire que les Français vivront plus mal ! Le propos de l’auteur est illustré de nombreuses statistiques puisées aux meilleures sources, et dont les références figurent à la fin de l’ouvrage s’il prend au lecteur de vouloir approfondir les questions traitées ou contester certains points de vue. Cette démarche serait d’ailleurs d’autant plus légitime que l’auteur ne cache ni ses opinions, ni ses engagements. Voilà donc un ouvrage agréable à lire, que l’on peut glisser dans toutes mains, y compris celles de nos potaches, sans risque d’ennui, et avec le souci d’éveiller leur esprit critique et leur goût pour l’analyse économique !

 

Pierre Vinard 

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